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Mangeurs libres

Le complexe de la soupe en brique

On me demande souvent ce que je pense de la soupe en brique à acheter toute prête. Derrière cette question, j’entends, outre des préoccupations nutritionnelles, la culpabilité de ne pas faire une soupe soi-même, en lien avec l’injonction “pour être une bonne mère / un bon père / épouse / conjoint… il faut faire une cuisine maison”.

Avant tout, être bien dans ses baskets :

C’est normal après des journées harassantes ou quand on n’aime vraiment pas cuisiner d’avoir envie de recourir à des solutions qui facilitent la vie. C’est permis ! Reconnaître ses besoins et les assumer, ça pose, ça déculpabilise, et on retrouve de la sérénité.

Qualité nutritionnelle de ces produits tout faits ?

Ca dépend : on trouve le plus intéressant comme le moins nutritif, les potages mijotés proches de ceux qu’on trouverait à la maison comme les soupes, certes sans conservateurs (la loi l’interdit), mais largement additionnées d’arômes, épaississants, exhausteurs de goût… (voir l’article de Sandra LORENZO publié sur le HuffPost suite à la diffusion sur France5 du documentaire “La soupe, quel potage!”). Une meilleure qualité nutritionnelle (et souvent aussi gustative) a un coût. Comparez et faites-vous votre idée.

Comment choisir ?

Il y aura toujours des soirs où la soupe toute prête nous procurera un plaisir fou : plaisir pour la tête (“je prends soin de moi en ménageant mes efforts”), plaisir pour les sens parce qu’on aura choisi un produit à notre goût… Et puis il y aura des moments où nos sens vont nous dire que non, là on ne se régale pas, que la soupe toute prête a un goût amer, ou standard dont on se lasse…

C’est notre plaisir qui nous guide, être à son écoute c’est entendre ce qui nous convient ou ne nous convient pas. Avoir envie de se faire plaisir, c’est pouvoir mettre en œuvre des ressources avec motivation. Ces quelques euros de plus qu’on investit dans une soupe plus chère et plus satisfaisante ne nous coûtent plus alors autant, les quelques minutes qu’on consacre à préparer une soupe soi-même deviennent un plaisir (“je prends soin de moi en préparant quelque chose à mon goût”).

Ni bon ni mauvais en soi, l’aliment doit venir répondre à nos besoins, besoins des sens, du corps, de la tête et du cœur. Être au contact de ses besoins, percevoir les priorités en se laissant guider par le plaisir, c’est être un mangeur libre, autonome et bien dans ses baskets !