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Mangeurs libres

Compatir et prendre soin : un automne en douceur pour nos Enfants intérieurs

Il fait nuit tôt. Pichounette, mon Enfant intérieure, est d’une humeur exécrable ! Pas d’accord du tout de ne plus goûter aux balades tard le soir sous la douce chaleur des rayons du soleil, elle râle, chaque jour, de cette diminution des jours !

Deux solutions s’offrent à moi :

  • le coup de pied au c…, accompagné des reproches moralisateurs : « Ca fait quelques dizaines d’années que tu es au courant, ça s’appelle l’automne, alors arrête de râler et ressaisis-toi ma fille !! ». Mais je sens lorsque j’envisage la mise en application comme une absence totale d’adhésion de Pichounette : cela ne contribue résolument pas à la faire changer d’humeur et lui faire retrouver l’entrain, je la sens se ratatiner, serrer ses quenottes, ravaler tristesse, colère dans son petit corps tout plein de tensions… et ça me fend le cœur !
  • Alors j’opte pour la deuxième option : [compassion + prendre soin]. « Ma Pichounette, tu as raison, moi aussi je préfère la lumière et la chaleur ! Et oui c’est dur cet automne qui nous coule sur les épaules, et c’est comme ça… Alors comme nous ne pouvons rien changer au cache-cache du soleil, ce que je te propose c’est que nous mettions de la lumière dans la maison et autour de nous : quelques lumignons, une nappe fleurie, des vêtements chatoyants (ressortons cette écharpe jaune d’or si douce que tu aimes tant !)… Et faisons une bonne soupe de potiron ! Parce que ça, ça fait partie des joies de l’automne ! C’est doux, c’est chaud et c’est tout orange, comme un soleil à boire ! Et puis dimanche matin, nous irons nous promener sous de doux rayons de soleil, et nous regarderons les arbres faire pleuvoir leurs feuilles comme des pétales d’or : souviens-toi, tu as l’impression de voir de la poussière de fée ! »

Et là, je sens Pichounette beaucoup plus enthousiaste, accueillir plus sereinement sa tristesse légitime, faire le deuil d’une saison qu’elle a tant aimée et des plaisirs qui lui sont propres, pour faire place à d’autres inconvénients et aussi à des plaisirs différents… La peine s’écoule comme de l’eau grise, et un feu s’allume dans son cœur, un feu tout doux, tout chaud, orangé, plus calme et subtil que le feu de l’été, avec une énergie moins expansive, mais plus profonde…

A l’image des teintes douces et chaudes que prennent les feuilles des arbres s’assoupissant, offrons une oreille chaleureuse et tendre à notre Enfant intérieur pour une entrée en saison des plus moelleuses et sereines…

Et mangeons du potiron !!

Source image : Pixabay